*S’éclaircit la voix *
Je ne peux comparer avec MGSV que je n’ai pas fait, m’étant arrêté aux épisodes PS1 qui se “limitaient” ici et là à de petites fantaisies ponctuelles, bien que mémorables. C’était déjà, je pense, un peu plus porteur de sens dans Deadly Premonition, avec la schizophrénie du héros.
Mais dans NieR : Automata, c’est le cœur du jeu lui-même (jusque dans le gameplay, avec une symbiose ludo-narrative totale) qui repose là-dessus, sur l’effacement des frontières entre les personnages et le joueur qui les contrôle, questionnant ce dernier sur son rapport à la violence (comme a pu le faire Far Cry 3, ainsi que @SmileyB nous l’expliquera dans son “pavé en approche”), la portée philosophique des tiraillements des personnages (essentialisme VS existentialisme, par exemple) pouvant trouver un écho chez le joueur. J’insiste sur le “pouvant” parce que, si je devais me livrer à une analogie “rénovation urbaine”, le quatrième mur est ici discrètement et patiemment déconstruit, brique par brique, si bien qu’il est probable que les joueurs pourront ne pas s’en apercevoir, au moins jusqu’à la toute fin où c’est un bulldozer qui pulvérise le tout – issue qui ne surprendra toutefois pas ceux qui ont bien nettoyé le premier opus. Bref on est loin des MGS où Kojima fait de temps en temps des trous dans le mur à grands coups de pioche pour y passer sa tête et dire “coucou je suis un génie”. Bref, c’est différent, c’est plus profond (mais peut-être que je me trompe parce que je ne connais pas très bien les MGS).
Parmi ses autres qualités, le jeu fait juste ce qu’il faut de fan service avec d’amusantes références au premier épisode, les musiques sont fantastiques, les voix japonaises idéales, les passages d’anthologie se multiplient à mesure que le jeu approche de la fin (une séquence d’au moins une heure m’a décroché la mâchoire tout du long)…
Quant à ses défauts, comme ses lacunes techniques et plein de petites maladresses (les références gros sabots aux grands philosophes, par exemple), ils le rendent d’autant plus attachant. Parce que les jeux parfaits, c’est chiant (sauf The Witness).
Bref, jouez-y ! Et surtout faites les 5 fins principales.
Pour ma part, je pense le refaire dès que j’aurais terminé Persona 5, un autre gros morceau.