Salut les gars,
j’ai enfin terminé le jeu, et il me laisse un goût amer. Je me sens contraint d’en parler dans l’espoir de conjurer la frustration que me laissent plus de 200h de jeu. Je pousse volontairement à la controverse, car le jeu a été encensé à juste titre sur de nombreux aspects. Il y a un TL;DR tout en bas.
Pour moi, ce sont surtout les nombreux personnages ultra mémorables et très bien écrits, et l’univers fanfastique de The Witcher, qui en font un jeu incroyable. Techniquement, aussi, le jeu est irréprochable et bien pensé pour la manette. Enfin, CD Projekt Red ne se fout vraiment pas de la gueule de ses clients, avec du contenu de qualité, des ajouts ajoutées gratuits après la sortie du jeu, et deux DLC gigantesques.
Citons aussi la musique, et la dynamique des combats. Bref, une belle aventure épique.
Maintenant, les qualités on les connaît, alors je me permets de m’attarder sur ses gros défauts : l’exposition, l’écriture inégale, et l’alliance d’une difficulté mal jaugée couplée à des mécaniques de jeu assez faibles.
L’exposition n’est pas toujours bien faite. Si on n’est pas au courant des deux premiers jeux, nombreuses seront les fois où l’on sera perdu. J’ai arrêté ma partie de Witcher 3 pour regarder des playthroughs de Witcher 1 et 2 parce que j’avais l’impression de rater trop de références.
Ensuite, l’écriture est d’un niveau extrêmement inégal, tantôt extraordinaire (l’histoire du Baron m’a quasi fait pleurer, j’ai aussi adoré la Keira Metz de Velen), tantôt médiocre (certains contrats sont trop génériques; la fin de la quête principale est im-par-don-nable; quant au DLC Hearts of Stone, l’essentiel de l’histoire s’est déroulée avant que Geralt intervienne, et les motivations de von Everec restent floues jusqu’au bout).
Mais pour moi, la lassitude s’installe aussi et surtout par la faiblesse des mécaniques de jeu. Dans la première zone du jeu, White Orchard, en difficulté maximum “Death March”, l’exploration est à la fois terriblement dangereuse et absolument nécessaire si l’on veut survivre même aux premiers monstres. Ca crée une dynamique extraordinaire, et participe au sentiment d’être dans un univers dangereux, bref c’est génial !
Mais, à environ la moitié du jeu, le monde s’ouvre énormément; parallèlement, le perso devient tellement puissant que rares seront les cas où il faudra être inventif pour battre les adversaires. J’allais chercher le combat contre des ennemis largement au-dessus de mon niveau, parce que je trouvais que c’était les seuls moments où je m’amusais vraiment.
On se retrouve donc avec une immense carte à explorer, mais sans réel challenge ni récompense. Le pire du pire restant les loots sous-marins dans les îles de Skellige, qui sont d’un ennui mortel, et qui n’apportent rien d’intéressant à Geralt. Le monde est plein de choses à faire et à voir, de petits points d’interrogation sur la carte qu’il faut lever, mais tout ceci n’apporte quasi rien au joueur, ce qui est frustrant. Si je plonge au fond d’une ruine infestée de spectres et de gargouilles supposément puissants, j’espère en ressortir avec une pièce d’équipement ou un artefact digne de ce nom ! Eh bien, là, non.
Dans la même veine, je trouve qu’à la difficulté maximum, le boss final ne devrait pas être si facile à battre… Une plaie des jeux contemporains ?
En résumé : le jeu m’a accroché dans sa première zone et un peu la deuxième, mais j’ai passé les 200h suivantes à rechercher cet amusement initial, et à ne le retrouver qu’épisodiquement. D’où une certaine frustration. On reste pour les personnages, véritablement attachants, et cet univers merveilleux et dangereux qui me fait rêver comme un môme.