Oh putain Les onze milles verges. Je l’ai lu mais je ne me souviens que de la fin. Je n’imagine même pas les saloperies qu’aurait réussi à nous pondre Apollinaire si la Grippe espagnole ne l’avait pas emporté quelques jours avant l’Armistice.
Il ne faut pas oublier, qu’à l’heure d’internet et des smartphones, on passe nos journées à lire. On a jamais autant lu. Que les jeunes d’aujourd’hui lisent énormément plus que les jeunes il y a trente ou quarante ans. Et ça les fait bien chier ces vieux cons! Alors oui, vous allez me dire “Ouais mais ils écrivent comme des porcs, ils ne connaissent que la télé réalité et les paroles de Jul…” Eh bien non pas tant que ça! Alors, c’est vrai qu’ils ne lisent pas forcément des bouquins, ils sont jeunes faut pas leur en vouloir, un bouquin ça a l’air chiant et, surtout long. (http://www.centrenationaldulivre.fr/fr/ressources/etudes_rapports_et_chiffres/les-jeunes-et-la-lecture/)
Quand j’ai appris à lire, j’ai eu, je pense, une réaction toute à fait banale. J’ai lu énormément. J’avais même attaqué Le Capital. Nan je déconne, je l’ai commencé il y a quelques années mais je pense que je ne le finirai pas, c’est plutôt indigeste et complexe comme bouquins .
Arrivé au collège, on a essayé de nous faire lire tout un tas de bouquins car IL FALLAIT les lire et que ce sera noté donc SANCTION. Comment voulez-vous que les collégiens apprécient de se jeter sur un bouquin après ce traumatisme? On oublie que la première impression reste le plus souvent. Ce n’est pas pour rien que des gens n’ouvrent jamais de bouquin ou un journal (ou magazine) et qu’au lieu de ça ils boivent les paroles de Saint-BFM mais là , je m’éloigne. Donc on en revient à ce que je disais.
Donc, ouais, une aversion profonde pour les bouquins. Je n’avais pas vraiment de bouquins chez moi à l’époque ou alors des choses très spécifiques suivant les passions de mon père. Beaucoup de BD par contre. Alors, j’arrive en seconde et là , je tombe sur une putain de prof de Français (Madame Martin si tu me lis, ouais je te tutoies, ça fait longtemps qu’on se connait…). Une passionnée de la littérature et raide dingue de…Flaubert. Putain Flaubert quoi. C’est chiant comme la mort. Enfin, pour un élève de seize ou dix-sept ans. Par contre, il fallait l’écouter parler. Là , ça valait le déplacement. Entre son Gueuloir à Etretat (je crois) et Madame Bovary. Et la scène dans la calèche…alala Madame Martin, si t’avais fait la même avec Zola bordel! Ça se battait pour aller en cours de soutien. imaginez le truc. Alors oui, bien sûr, il y avait les bouquins du programme, bien chiants que je n’ai jamais lu d’ailleurs. Elle nous faisait également lire, en commun, des bouquins qu’elle avait choisi, hors saincro-saint programme à la con. Mais il y avait aut’chose, et pas de la pomme. Elle avait mis en place un système de compte rendu de lecture à rendre, non à elle, mais à la classe. Bon, ok, on était noté (normal Education Nationale toussa…) mais elle voulait qu’on donne envie de lire aux autres élèves les livres qu’on avait lu. Des livres qu’elle avait sélectionné. Le principe était simple, tu choisis un livre parmi une cinquantaine d’œuvres et tu choisis ta date de passage. Ça responsabilise l’élève et il n’y a pas le couperet sanction-temps derrière. C’est plutôt simple comme système pédagogique.
Grâce à elle, et mes deux ans avec, ouais je la kiffais tellement que j’ai doublé ma seconde, j’ai découvert Steinbeck avec Des souris et des Hommes , Mac Coy avec On achève bien les chevaux et surtout Buzzati. Alors lui, il est formidable Le K est un recueil de nouvelles fantastiques dont certaines sont dingues et Le Désert des Tartares c’est sensationnel.
Par la suite, je me suis mis à lire plus souvent. J’ai lu quelques tomes de Les enfants de la Terre d’Auel avant de me rendre compte que c’était de la grosse merde préhistorique. Pas que c’était mal écrit ou basé sur de fausses informations mais les “Mary-Sue”, ces personnages parfaits, ça va bien cinq minutes. Du coup, j’ai perdu pas mal de temps avec ces bouquins. J’ai beaucoup lu grâce, comme vous autres, à mes déplacements en bus ou trains. Depuis quelques années, je lis beaucoup moins. Le boulot, la fatigue, les écrans surtout. J’ai une liseuse pour les classiques et les bouquins indépendants. Il y a quelques bouquins intéressants, un m’a marqué, je ne me rappelle pas du titre mais c’est sur le procès de Raoul Villain.
Ces dernières années, j’ai lu quelques bouquins m’ayant marqué. je liste? Allez, je liste. Promis, il n’y en a pas cinquante.
Je vais commencer par Les Ritals , Les Russkofs et Bête et méchant . Tous de Cavanna, toutes des autobiographies sauf que Cavanna, il écrivait comme il parlait et de façon sensationnelle. Mon préféré Les Ritals où il raconte son enfance dans un bidonville de la région parisienne. Et il raconte son père aussi, putain son père, maçon italien. Sacré personnage. le second, Les Russkofs raconte, en partie, ce qu’il a fait pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et le troisième, Bête et Méchant , c’est la création d’Hara Kiri. Ça se lit super bien et, à chaque bouquin, j’avais envie que ça continue encore et encore. Je crois que Cavanna aurait pu me raconter comment il se torchait que ça ne m’aurait pas dérangé. Je dois encore lire Les yeux plus gros que le ventre .
Le Soleil sous la Soie d’Eric Maréchal. Ça, ça ne parle à personne. Eric Maréchal est un écrivain Lorrain et son bouquin raconte les péripéties d’un chirurgien en 1694 que l’on va suivre dans Nancy et sa région, sa cour, ainsi qu’au front hongrois avec les armées des Habsbourg. Ça s’étale sur une cinquantaine d’années (voire plus, je ne sais plus) où l’on voit la pression du Royaume de France sur le Duché de Lorraine, les fêtes de dingos qu’ils faisaient et la condition de ces chirurgiens que l’ont considérait comme des bouchers et non des médecins.
Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. C’est pas destiné à tout le monde ça. L’ennui, la solitude, encore et toujours.
En plus marrant, il y a Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonnasson. Mondialement connu mais extrêmement drôle. La scène avec un des grands dirigeants communistes m’aurait fait pleurer de rire. on suit la vie de barjot d’un vieux, encore en très grande forme, qui s’enfuit de sa maison de retraite car ça l’emmerde d’être avec des vieux cons.
Jonathan Strange et Mr Norrel de Susanna Clarke. Celui-là , il faut s’accrocher mais une fois passé l’intro c’est assez dingue. En Angleterre, au XIXème siècle, deux magiciens vont se tirer la bourre. L’auteure a crée tout un univers, toute une mythologie en rapport avec l’Angleterre et la magie. Il y a une série en une dizaine d’épisodes. Bien réalisée et fidèle à l’œuvre.
La cité de la Joie de Dominique Lapierre est super à lire aussi. Surtout pas le film! On suit un prêtre et un médecin qui arrivent dans un slum de Calcutta. Entre les cafards, scolopendres, lépreux, castrats, fêtes religieuses, mendiants, trafics en tout genre, il y a de quoi faire.
La cantique de l’Apocalypse Joyeuse d’Arto Paasilinna. C’est assez “marrant” ça. On est au bord de la troisième Guerre Mondiale et un communiste bruleur d’église finlandais meurt. Sa dernière volonté est la suivante: son petit-fils doit construire une église. A partir de là , il va trouver un terrain au milieu de nulle part, des gens vont se greffer au projet.
Dans un autre genre, avant hier j’ai reçu La Métamorphose de Guardiola, El Loco unchained, Leading l’autre bouquin de Ferguson, celui sur Phil Jackson et ses titres NBA et Rouge ou Mort de David Peace sur Shankly. (d’ailleurs, qui ici, est fan de Liverpool? Foux?)
@Kryptou, si tu veux essayer quelque chose dans ce que j’ai mis, part sur Les Ritals ou sur Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Le K c’est bien aussi et les nouvelles sont courtes.
D’ailleurs, je commence à avoir un soucis, j’ai plus de place pour mes bouquins…J’en ai quelques uns des superbes d’ailleurs. Des trucs du XIXème siècle, des trucs acheté 10€ qui en valent trente fois plus… Si ça vous tente, je vous ferai quelques cliches.